greffes et les implants dentaires

Le succès de la thérapie implantaire n’est pas régit par des critères statiques mais par
des paramètres dynamiques en constante évolution [35]. De nos jours, l’obtention d’une
restauration implanto-portée esthétique, au maxillaire antérieur, est le principal défi du
chirurgien-dentiste. Lorsque l’implantation concerne le secteur esthétique, la biointégration
prothétique se doit d’être irréprochable.
Le site récepteur comprend deux structures indispensables : les papilles et la gencive
marginale. Ces deux entités parodontales seront majoritairement responsables de l’aspect
naturel et donc esthétique de la restauration implanto-portée. La crête alvéolaire soutient la
gencive marginale [20, 25, 33] ; l’os proximal adjacent aux dents bordant l’édentement est le soutien des papilles [14]. Le chirurgien-dentiste devra restaurer les niveaux des tissus durs au cours de la thérapie implantaire afin de viser une restauration harmonieuse.
C’est la morphologie du défaut osseux quantitatif qui va dicter sa prise en charge par
le praticien. Il pourra utiliser la ROG afin de pallier de faibles défauts ou des larges défauts
horizontaux. La ROG sera réalisée en pré-implantaire ou en per-implantaire, dans le cas de
fenestrations ou de déhiscences [10, 18, 37, 43, 44] ; elle devra être pré-implantaire dans le
cas de larges déficiences tissulaires horizontales [17].
Actuellement les différents matériaux utilisés pour les membranes de ROG ne sont
pas idéals et présentent tous des inconvénients. Le chirurgien-dentiste pourra utiliser des
membranes résorbables pour traiter les défauts mineurs [24, 43] et des membranes nonrésorbables pour la prise en charges de larges défauts [5, 21, 38].
L’os autogène a longtemps été considéré comme le gold standard des matériaux de
comblements. Or, son prélèvement est algique en post-opératoire et présente une morbidité
non négligeable [10]. Au vu des résultats obtenus avec les substituts osseux, le recours à la
greffe d’os autogène devient moins systématique.
Cependant lors de déficiences verticales, la greffe d’os autogène reste la solution
thérapeutique permettant le meilleur gain osseux vertical [10]. Son prélèvement sera préférentiellement ramique [11]. Il pourra aussi être tubérositaire ou symphysaire [10]. Le
praticien devra surdimensionner la greffe afin de pallier à sa résorption lors de son intégration [10, 11]. Une alternative aux greffes d’os autogène serait les greffes en blocs de type allogreffe. Cependant, des études plus rigoureuses comprenant un suivit plus long semblent nécessaire.
Afin de compléter l’aménagement osseux, le praticien aura recours à des techniques
associées. Elles sont les greffes de tissus conjonctifs et l’utilisation de PRF. Ces greffes de
tissu conjonctif permettent le renforcement du biotype du patient [14]. Ainsi elles améliorent
la stabilité de la restauration ainsi que son aspect esthétique. L’utilisation de PRF permet
l’accélération de la cicatrisation des tissus durs et facilite la maturation des tissus mous [13].
Ses effets biologiques relèvent non seulement des cytokines qu’il contient, mais surtout de sa matrice en fibrine qui le compose.
La ROG ainsi que les greffes osseuses ne permettent pas toujours d'obtenir une
morphologie osseuse idéale au soutien des tissus mous. De plus, certains patients n’acceptent pas les chirurgies supplémentaires à l’implantation, nécessaires au traitement des défauts.
Dans ces cas de figures, le thérapeute pourra utiliser la fausse gencive [35]. Elle est composée de résine composite ou de céramique [16]. Sa mise en oeuvre résulte d’une collaboration entre le praticien et le prothésiste. Elle doit être rigoureuse afin de promouvoir l’effet escompté : une simulation parodontale mimant au mieux le biotype des tissus mous environnants [15, 16,35, 39].