J’ai soutenu ma thèse en 2011, afin d’obtenir le titre de docteur en chirurgie-dentaire, à l’université de Clermont-Ferrand. J’ai choisi de centrer mon travail sur la pose d’implants dentaires dans le « secteur esthétique », soit au niveau des dents visibles lors du sourire. L’intérêt de cette recherche est de comprendre quels sont les clés permettant d’assurer une restauration fonctionnelle mais aussi esthétique.    

Plusieurs critères font qu’une couronne prothétique semble naturelle et donc est esthétique. Tout d’abord, la forme et la teinte doivent être cohérentes avec la morphologie des dents du patient. Ce facteur est assez simple à gérer avec un prothésiste compétent. L’autre facteur primordial et beaucoup moins aisé à mettre en œuvre, repose sur l’aspect des tissus mous environnant. Il est décrit comme le « Pink Esthtetic Score (PES) », l’étude des différents critères d’une gencive saine, soutenant parfaitement une couronne. Or, il s’avère que la gencive repose sur un tissu dur : l’os maxillaire ou mandibulaire.    

Obtenir un niveau osseux cohérent une fois l’implant ostéo-intégré, est donc l’essentiel du travail pour pouvoir obtenir en plus d’une dent fonctionnelle, une dent esthétique. Lors de la pose d’un implant dentaire, il arrive que l’anatomie du site opératoire ne soit pas parfaite et ne permette pas en l’état pour obtenir des tissus mous environnant esthétiques, lors de la réalisation de la couronne prothétique. Il faudra donc dans certain cas greffer le site implantaire. Parfois avant la pose de l’implant, lorsque le défaut est trop important (perte osseuse verticale et horizontale), parfois lors de la pose de l’implant lorsque le défaut se limite a une perte horizontale.    

Nous avons à notre disposition de nombreux outils pour pallier à ces défauts osseux. La greffe osseuse pourra donc être de différente nature et de différentes formes. Elle pourra être d’origine animale (xénogreffes), humaines (allogreffes), artificielle (matériau alloplastique) ou encore être prélevé sur le patient (autogreffe). On pourra aussi utiliser ces greffes en granule ou en bloc. Le gold standart, soit la référence, fût pendant plusieurs années la greffe autologue en bloc. Mais après de nombreuses études sur ce sujet il s’avère que l’on obtient dans la majeure partie des cas des résultats identiques en choisissant une xénogreffe (bio-oss) plutôt qu’une autogreffe, avec une forme granulaire plutôt qu’en bloc. Ceci est une avancée primordiale car pour le confort du patient nous allons pouvoir majoritairement choisir de ne pas prélever sur le patient et éviter ainsi un site de prélèvement douloureux en post opératoire. Actuellement, la seule indication à la réalisation d’une greffe autologue en bloc repose sur un large défaut 3D (horizontale et verticale).    

En tant que praticien, je privilégie aujourd’hui systématiquement la greffe granulaire exogène, quitte à réaliser une deuxième greffe lors de la pose de l’implant. En effet, les résultats ainsi obtenus ne sont pas significativement différents et cette approche est beaucoup moins invasive et traumatisante pour le patient. 

Consulter le mémoire du D.U. d'implantologie et d'esthétique du Docteur Lescuyer en pdf: