Le Bruxisme est une para fonction lié au stress, surmenage ou à l'anxiété du patient. Il consiste en somatisation d'un stress psychologique. Lors des phases de bruxisme, le patient serre les dents et met donc en fonction l'appareil masticatoire sans mastiquer d'aliments. Or, les organes dentaires sont determinés par la fonction qui leur est attribué. En effet, nos dents sont faites pour mastiquer un bol alimentaire et non pas fonctionner à vide. 

Nous différencierons le bruxisme statique du bruxisme dynamique.

Le bruxisme statique est le fait de serrer les dents sans mouvements de la mandibule ; le patient vient verrouiller avec pression la machoire du bas sur la machoire du haut.
Lorsqu'il est dynamique, la mandibule est mobile pendant ces phases de pression, on dit que le patient grince des dents. 

Comment repérer un patient bruxeur ? 

- Signes cliniques du bruxisme : 

L'émail est la structure hyperminéralisée de l'organe dentaire, celle qui lui confère sa résilience mécanique. C'est ainsi la partie de la dent qui va être lésée en premier par la para fonction. 

Il existe des signes clinques relié au bruxisme dont un pathognomonique : les facettes d'usures. 

- Elles sont la conséquences directe du bruxisme et consiste en des bris de dents au niveau des faces masticatrices. Les dents perdent alors progressivement leur anatomie occlusale en relief, comprenant initialement cuspide et fosses. On observe d'abord des parties de dent cassées puis les dents devenant plates à force de subir ces pressions trop importantes. Le patient mange litérallement ses dents par ce tics nerveux. 

- Les fêlures et mylolyse : 

Nous pourrons observer des fêlures sur les dents, la surface de la dent présentant un aspect de verre brisé. On peut ainsi distinguer ces petits trait le long de l'émail sous un certain éclairage. 

Les mylolyses sont aussi une lésion amélaire pouvant être dentinaire. Elle se traduit par un éclat d'émail et ou de dentine à la jonction dent gencive. Elle est du à la surpression que subi l'organe dentaire. 

- Une déviation de la mandibule lors de l'ouverture ("ouverture en gachette") peut aussi traduire d'un bruxisme latent. 

Symptômes associés : 

Le bruxisme est une contraction musculaire chronique au niveau de la sphère oro buccale. Il se traduit donc principalement par des douleurs au niveau des muscles, tendons et nerfs et articulations subissant la parafonction. 

-Douleurs diffuses au niveau des secteurs dentaires postérieurs : le patient pourra se plaindre de douleures au niveau des dents prémolaire et molaires sans parvenir à identifier une dent causale. Les douleurs intéressent à la fois le desmodonte souffrant et les nerf dentaires inflammés. Les symptomes seront ici respectivement douleurs à la pression et hypersensibilité au froid dans un premier temps puis aussi chaud lorsque l'inflammation devient trop importante. 

- Contractures musculaires au niveau des masséters, muscles temporaux ou encore au niveau du cou ou des épaules (scalènes et trapèze). 

- Traumatisme articulaires des articulation temporaux mandibulaires qui pourront d'abord faire un bruit de craquement lors de l'ouverture puis devenir aussi douloureuses au niveau des oreilles. Cela peut aussi provoquer des acouphènes. 

- On note enfin les cervicalgies et céphalées pouvant allez jusqu'aux migraines chroniques et douleures handicapantes. 

Quel traitement pour contrer le bruxisme ? 

Traitement étiologique : 

L'idéal pour réduire ou supprimer le bruxisme reste de réduire le stress psychologique qui crée cette para fonction. Le stress et le surmenage sont modifiable en changeant le lifestyle du patient. Il doit accepter de réduire sa charge de travail et de se reserver des phases de décompression par la méditation ou encore le yoga. Une pratique régulière de sport permet aussi de réduire le bruxisme. Enfin il arrive que certains traumatismes soient responsables du bruxisme. Il peut être indiqué de se faire suivre par un spécialiste psychologue ou psychiatre pour les identifier et traiter. 

- La gouttière anti bruxsime : 

Elle est l'outil traditionnel pour réduire les effets du bruxisme. Elle recouvre sur 3 mm toute les dents du bas. 
Elle sera indiquée pour les patients bruxeurs modérés lorsque nous observons les signes cliniques d'un bruxisme sans pour autant que le patient ne se plaigne de conséquences algiques. Cet outil va encaisser une partie des efforts mécaniques et protéger ainsi les dents de casses potentielles. 

Attention à bien faire confirmer au patient que ces signes sont liés à un bruxisme actuel et non pas passé. De plus, la plupart des bruxeurs modérés ne se rendent absolument pas compte de leur para fonction. Il faut donc leur laisser un temps d'observation pour qu'il puisse mettre en valeur les phases de bruxisme qu'ils s'imposent au cours de la journée, ou s'il parvienne à s'en rendre compte le soir lors de l'endormissement ou le matin au reveil. 

Réalisation de la gouttière : 

Elle doit être équilibrée, réalisée à la mandibule, dans une matière rigide et suffisemment épaisse. 

L'épaisseur de la gouttière permet par l'augmentation de la dimension verticale une diminution de la capacité de serrage du patient. La matière rigide évite un phénomène reflexe de mastication mettant en surfonction l'appareil masticatoire. Enfin l'équilibration et sa réalisation mandibulaire permet une répartition optimale des efforts mécaniques. 

Le Sleep Clench Inhibitor (SCI): 

Le SCI à un effet symptomatique comprenant une inhibition de la contraction des masséters. Il est donc reservé au patient bruxeurs sévères, dont le port de la gouttière ne suffit pas à réduire les symptomes algiques dont ils souffrent. 

- A quoi ressemble un SCI : 

Il consiste en une calle occlusale qui vient s'adapter sur les dents antérieures, soit au maxillaire soit à la mandibule. Le praticien viendra adapter une chappe préformée avec une résine thermoformable. L'objectif ici est d'obetnir une rétention suffisante pour que le patient ne puisse pas retirer cette petite prothèse avec la langue ou les lèvres. En effet, cette calle étant petite il ne faut pas que le patient puisse l'avaler pendant la nuit. Le réglage optimal ne doit permettre une mise en place et le retrait qu'avec les mains. 

- Fonctionnement du SCI : 

Le SCI oblige le patient lorsqu'il serre à ne mettre en fonction que les dent de devant. Ainsi en première conséquence, on note une désocclusion des secteurs postérieurs. Cela à pour effet direct de soulager les secteurs prémolomolaires qui souffrent le plus du bruxisme. 

Là où cette prothèse apporte une plus value c'est sur le transfert des forces occlusale. La mise en fonction des dents antérieurs ne peut excéder un certain seuil de pression. Le corps tolère une pression 5 fois moins importante en antérieur qu'en postérieur. En effet, vos molaires étant plus solide, vous pouvez serrer dessu plus fort que sur les incisives. Lorsque le SCI est mise en fonction de manière inconsciente, les mécanorecepteurs présent au sein du desmodonte vont envoyer un signal au cerveau car le seuil de pression tolérable sera dépassé. On observe ensuite une boucle neuro musculaire induisant une inhibition de la contraction de ces muscles masticatoires soulageant le patient. 

A quelle fréquence porter le SCI ? 

C'est au praticien de topographier la semaine de son patient et lui indiquer la fréquence de port du SCI. 

Il est contre indiqué de le porter toutes les nuits pendant plus de 15 jours d'affilée. Il impose en effet une posture non physiologique pouvant avoir des impacts au niveau des ATM (articulations temporo mandibulaires). Aussi l'absence prolongé de contact au niveau des secteur postérieur chez des patients présentant une souffrance parodontal peut résulter en l'égression de ces secteurs. 

Pour un patient qui souffre et bruxe énormément, sans problèmes parodontaux, nous recommandons au maximum de le porter une nuit sur deux, en alternant avec une gouttière traditionnelle. Dans d'autres cas moins important, nous espaçons les ports à 2 ou 3 fois par semaine. Enfin dans les cas ou les phases de bruxisme intense sont épisodiques, nous conseillons nos patients de porter régulièrement la gouttière antibruxisme et de s'équiper de façon continu avec le SCI si ils rencontrent une phases de bruxisme importante, déclanchant des douleurs. 

- Injection de Botox dans les muscles masséter 

Elles sont le recours ultime du praticien à un patient handicapé chronique par son bruxisme. Comme le SCI nous cherchons à décontracter ces muscles et c'est parfois impossible avec le SCI lorsque ces muscles subissent des contractions chroniques depuis trop longtemps. 

Le praticien réalisera alors des injections directement dans les muscles masséters de toxine botulique. Les muscles se détendant immédiatement et de façon de plus en plus prolongé au cours des scéances.